Le temps se déplace sur nous, déposant toutes ses

Le temps se déplace sur nous, déposant toutes ses couleurs, saturant nos heures qui pleurent sur nos joues. Et nous voilà marqués, petit bout par petit bout, d'une larme à un rire, nos visages se dessinent. Ces couleurs qu'il nous donne, je les vois bleuter nos veines, rougir notre coeur et peindre ainsi nos humeurs. Lorsque je laisse mon regard plonger dans le vide, je sens un recul qui me fait admirer ces formes, ces traits, ces couleurs, qui forment nos vies, la vie; et je sens ces peurs, cette violence qui naissent parfois de par notre incapacité à expliquer nos joies et nos peines. Mais au fil des jours, les moments de nos vies s'enfilent autour de nous, comme de véritables perles qui éclairent de leur reflets nos visages - ou resserrent un peu plus la corde autour du cou.

Je ne devine l'image de demain, mais je sais qu'il sera toujours ainsi à travers mon regard: la beauté, l'harmonie, les couleurs, l'écoute de nos sens, et l'Homme seront des images que je collectionnerais dans la boîte posée sur mon cou. La musique apportera également toute son ardeur à faire vivre les sentiments. Car il s'agit bien de cela: de la créativité, de la beauté qu'elle soit naturelle ou humaine, du sang pour alimenter nos sens et créer ces effluves de sensations; et tout ce qui nous entoure pour faire vivre nos sentiments.

Et construire. Vivre pour construire. Ou simplement vivre pour se laisser vivre ? Non, je ne le pense pas, je ne le crois pas. D'autant plus qu'il sera certainement possible de croiser le désir de construire à celui de créer. La vie pour la vie. La vie qui nous offre à tous un moment pour tenter de toucher ce qu'elle est: une rivière qui s'écoule tranquillement d'un point invisible à un avenir que nous ne connaitrons jamais, mais d'une force, d'une sérennité capable de franchir des montagnes et de réanimer des déserts. Et c'est ainsi, à chaque gorgée, que nous pouvons reconnaître jour après jour la vie et ce que nous pouvons en retirer.